ÉTUDES/RECHERCHES

RECHERCHES SUR LA PROSTITUTION

Prostcost, une estimation du coût économique et social de la prostitution en France.

En 2014, la Commission européenne proposait aux États membres de l’Union européenne d’accroître leur « richesse nationale » en incluant le chiffre d’affaires de la prostitution dans le calcul de leurs PIB. En France, l’INSEE a refusé de se plier à la demande européenne en expliquant, à juste titre, que la prostitution s’apparentait moins à une « prestation de services librement consentie » qu’à une exploitation des personnes les plus précaires. ProstCost, étude inédite menée par Le Mouvement du Nid – France et Psytel, prend à revers ce mythe d’une prostitution créatrice de croissance et propose une estimation du double fardeau économique et social que le système prostitutionnel fait peser sur ses victimes et sur la société toute entière. Au terme de 18 mois de recherches, nos deux structures sont heureuses de présenter leurs résultats dans cette synthèse. Notre calcul du coût économique et social de la prostitution en France repose sur deux estimations :
• L’estimation du nombre de personnes prostituées en France Les études et rapports parlementaires récents ont tous souligné la difficulté d’estimer le nombre de personnes prostituées en France. Nos travaux de recherche permettent cependant d’avancer une estimation étayée de 37 000 personnes prostituées avec une estimation basse de 30 000 et une estimation haute de 44 000 personnes prostituées.
• L’identification de 29 « postes de coûts » et leur estimation, pour un montant total estimé à 1,6 milliard d’euros Pour calculer le coût économique et social de la prostitution en France, nous avons identifié 29 « postes de coûts » répartis dans les 6 catégories suivantes : 1 – Coûts directs médicaux (coûts des hospitalisations, de la surconsommation médicamenteuse, etc.) : 2 – Coûts directs non médicaux (police, gendarmerie, justice) 3 – Coûts des conséquences sociales directes (hébergement, accompagnement social, prévention, etc.) 4 – Coûts des conséquences sociales indirectes (homicides, suicides, placement des enfants, etc.) 5 – Coûts humains pour les personnes prostituées (violences physiques, violences psychologiques, violences sexuelles, etc.) 6 – Coûts liés à l’évasion fiscale de l’argent de la prostitution.

Lien : https://prostcost.files.wordpress.com/2015/05/prostcost-synthc3a8se-ok.pdf

Étude des facteurs psychiatriques et psychologiques liés de façon pertinente à la mortalité excessive d’une cohorte de femmes prostituées sur le long terme

RÉSUMÉ : Nous avons précédemment étudié les causes de la mort de 1969 femmes en situation de prostitution dans le cadre d’une étude de cohortes menée sur 30 ans. Le taux de mortalité excessif était majoritairement causé par des homicides, suicides, abus de drogue ou d’alcool, et par le sida. Les morts liées au sida concernaient les prostituées identifiées en tant que consommatrices de drogue par injection.
Présentement nous analysons ces tendances de mortalité observées au vu de la littérature sur les troubles de la personnalité et les caractéristiques psychopathologiques constatées pour les femmes en situation de prostitution, et avec des rapports liant ces personnalités caractéristiques à une mortalité excessive. Nous avons remarqué une constance entre le modèle de mortalité des femmes en situation de prostitution observé et la mortalité attendue dans un groupe de personnes à haut risque de trouble de la personnalité antisocial ou borderline.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/00926230590477943

La dissociation des femmes en situation de prostitution

RÉSUMÉ : Les auteurs résument 4 études portant sur la dissociation des femmes en situation de prostitution, et discutent des aspects cliniques des liens entre traumatisme, dissociation et prostitution.
Les troubles dissociatifs sont courants parmi les femmes prostituées travaillant en tant qu’escortes, dans la rue, dans les salons de massages, les clubs de strip tease et les bordels, et ils sont fréquemment accompagnés par un stress post-traumatique, une dépression clinique, et par la consommation de substances illicites.
Ces trois éléments sont à leur tour liés à de hauts taux de maltraitances physiques et d’abus sexuels dans l’enfance, et à une violente victimisation une fois dans la prostitution. Les données existantes suggèrent que la quasi-totalité des personnes en situation de prostitution souffrent d’au moins un des troubles suivants : trouble dissociatif, post-traumatique, de l’humeur ou consommation de substances illicites.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1300/J189v02n03_11?src=recsys

La prostitution et le trafic sexuel dans neuf pays

RÉSUMÉ : Nous avons interviewé 854 personnes qui sont ou étaient récemment en situation de prostitution dans 9 pays (Canada, Colombie, Allemagne, Mexique, Afrique du Sud, Thaïlande, Turquie, États-Unis d’Amérique et Zambie) en cherchant à savoir s’ils ont subi des violences physiques et sexuelles dans leur vie.
Nous avons découvert que la prostitution était multitraumatique : 71% d’entre eux ont été agressés dans le cadre de la prostitution, 63% ont été violé, 89% des sondés voulaient sortir de la prostitution mais n’avaient pas d’autres options pour garantir leur survie. Un total de 75% a été sans domicile fixe à un moment de leur vie, et 68% des sondés répondaient aux critères diagnostics du stress post-traumatic. La sévérité du stress post-traumatic était fortement associée au nombre de violences physiques et sexuelles subies au cours de leur vie.
Nos résultats contredisent les mythes communs entourant la prostitution : l’hypothèse selon laquelle la prostitution de rue serait la pire forme de prostitution, que la prostitution des hommes et des garçons serait différente de celle des femmes et des enfants, que la plupart des personnes en situation de prostitution y consenteraient, que la plupart des personnes en situation de prostitution le seraient en raison d’une addiction à la drogue, que la prostitution est qualitativement différente du trafic sexuel, et que légaliser ou décriminaliser la prostitution permettrait de diminuer ses effets néfastes.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1300/J189v02n03_03?src=recsys

Prostitution, Violence, et Stress Post Traumatique

RÉSUMÉ : 130 personnes en situation de prostitution à San Francisco ont été interviewées au sujet des violences qu’elles ont subies dans leur vie et des symptômes de stress post traumatique.
57% ont rapporté avoir été agressé sexuellement durant l’enfance et 49% ont dit avoir été maltraité physiquement durant l’enfance. En tant qu’adultes en situation de prostitution, 82% ont été agressées physiquement, 83% ont déjà été menacées avec une arme, 68% ont été violées dans le cadre de la prostitution, et 84% ont rapporté avoir été sans domicile fixe dans le présent ou par le passé.
Nous avons réparti les types de violences dans les catégories suivantes : agression sexuelle durant l’enfance, maltraitance physique durant l’enfance, viol dans la prostitution, et autres (=pas de viols) agressions physiques dans la prostitution. La sévérité du stress post traumatique était associée de façon significative au nombre total de violences subies (r=0.21, p=0.02), aux agressions physiques durant l’enfance (t=2.97, p=0.004), aux viols dans la prostitution (avec la loi de Student t=2.77, p=0.01) et au nombre total de viols dans la prostitution (chi carré de Kruskal-Wallis = 13.51, p=0.01).
Sur les 130 personnes interviewées, 68% répondaient aux critères diagnostiques du stress post traumatique du DSM III-R. 88% des sondés ont indiqué vouloir quitter la prostitution et ont décrit ce dont ils avaient besoin pour s’échapper.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1300/J013v27n03_03?src=recsys

Âge d’entrée dans la prostitution : lien entre consommation de drogue, ethnie, suicide, niveau d’éducation, maltraitance infantile, et expériences familiales

RÉSUMÉ : Cette étude cherche à explorer les facteurs influant sur l’âge d’entrée dans la prostitution. Les participants étaient 389 femmes arrêtées pour prostitution qui ont participé à un programme de réinsertion. Les femmes qui sont entrées dans la prostitution en tant que mineures avaient davantage tendance à être d’origine afroaméricaine, ont rapporté avoir un membre de leur famille consommant des substances illicites, ont des antécédents de tentatives de suicides, et n’ont pas achevé leur éducation au collège ou au lycée.
L’âge de la première consommation de drogue s’est avéré être un facteur impactant significativement l’âge d’entrée dans la prostitution. Les zones d’intervention clé devraient inclure l’amélioration des connexions avec les écoles et viser à réduire la consommation de drogue chez les adolescentes et particulièrement pour les Afroaméricaines.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/10911359.2012.655583?src=recsys

Impact du traitement pour le trouble de toxicomanie sur les femmes en situation de prostitution : consommation de substances, santé mentale et prostitution 1 an après le traitement

OBJECTIF : La prostitution est une pratique fréquente chez les femmes ayant un trouble de toxicomanie. Cependant, on sait peu de choses sur les conséquences du traitement sur les femmes en situation de prostitution par rapport à leurs pairs ou des impacts du traitement sur la prostitution ultérieure.
MÉTHODE : Les participantes étaient 1287 femmes participant à une étude sur les sites de traitement du trouble toxicomane. Elles ont fait une interview au début du traitement et une interview de suivi environ 1 an après la fin de traitement. Nous avons comparé les conséquences sur la consommation de substances et sur la santé mentale des femmes en situation de prostitution et des femmes n’étant pas en situation de prostitution et avons déterminé si l’activité prostitutionnelle avait décliné de façon significative entre la première et la seconde interview. Parmi les femmes qui ont rapporté être en situation de prostitution lors de la première entrevue (n=533),  nous avons cherché à comprendre si le fait de recevoir de l’aide supplémentaire (médicale, psychosociale et santé mentale) était associé à la fin de l’activité prostitutionnelle, et si la fin de l’activité professionnelle était associée à des conséquences positives en terme de consommation de substances et de santé mentale.
RÉSULTATS : Les femmes qui ont rapporté être en situation de prostitution lors de la première entrevue consommaient plus fréquemment de la drogue et de l’alcool, avaient des taux d’abstinence réduits et plus de symptômes de santé mentale que les femmes n’étant pas en situation de prostitution

Lien : https://www.jsad.com/doi/abs/10.15288/jsad.2009.70.32

Persécution infantile et risques ultérieurs de promiscuité sexuelle, prostitution et grossesse à l’adolescence : une étude prospective

OBJECTIF : Cette étude a examiné dans quelle mesure le fait d’être abusé et/ou négligé durant l’enfance augmente le risque de promiscuité, de prostitution et de grossesse à l’adolescence.
MÉTHODE : Une cohorte prospective a été utilisée pour faire correspondre sur la base de l’âge, de l’ethnie, du sexe et de la classe sociale des cas d’enfants abusés et/ou négligés de 1967 à 1971 avec des enfants non-abusés et non-négligés ; les sujets ont été suivi jusqu’à l’âge adulte.De 1989 à 1995, 1196 sujets (676 abusés et/ou négligés et 520 sujets témoins) ont été retrouvés et interrogés.
RÉSULTATS : La maltraitance et/ou la négligence chez l’enfant a été un indicateur significatif de prostitution pour les filles (odds ration [OR=2.96]. Pour les filles, les agressions sexuelles (OR=2.54) et la négligence (OR=2.58) ont été associées avec une activité prostitutionnelle, tandis que la maltraitance physique n’y était associée que marginalement. La maltraitance et la négligence infantile n’ont pas été associées avec une augmentation de la promiscuité sexuelle ou du nombre de grossesses durant l’adolescence.
Conclusions : Ces résultats supportent fortement un lien entre la persécution infantile et la prostitution ultérieure. Les liens de cause à effet présumés entre la persécution infantile et les grossesses à l’adolescence n’ont pas été prouvés.

Lien : https://ajph.aphapublications.org/doi/pdf/10.2105/AJPH.86.11.1607

Entrée juvénile dans la prostitution : le rôle de l’abus émotionnel

RÉSUMÉ : Cette étude vise à évaluer la nature et la portée de l’abus émotionnel infantile parmi des femmes adultes se trouvant dans un programme de sortie de la prostitution. Des analyses par régression d’âge ont été menées afin de déterminer le rôle unique de l’abus émotionnel dans la prédiction de l’âge d’entrée dans la prostitution. L’abus émotionnel infantile, un antécédent de fugue durant l’enfance, et la participation à des échanges de services sexuels dans un but de survie  ont été associés de façon significative avec l’exploitation sexuelle de filles de moins de 18 ans, tandis que l’abus émotionnel durant l’enfance a contribué à prédire un jeune âge d’entrée dans la prostitution. Les résultats sont discutés en fonction du point de vue politique, préventif, et des recherches futures.

Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/22790558/

Les expériences émotionnelles de l’exercice de la prostitution

RÉSUMÉ : Les résultats de l’étude portée sur 119 femmes qui étaient en situation de prostitution dans des agences d’escortes et dans les rues de Phoenix (Arizona) apportent des données approfondies sur les expériences émotionnelles des femmes qui effectuent des passes.
Les résultats indiquent que les femmes ressentent toute une gamme d’émotions négatives lorsqu’elles ont des rapports sexuels avec les clients, incluant un sentiment de tristesse, celui d’être misérable, de la colère, de l’anxiété et de la honte.Beaucoup moins fréquemment, les émotions éprouvées à l’idée de faire des passes étaient décrites comme impliquant un sentiment d’excitation et un attrait sexuel.
En plus de percevoir l’activité prostitutionnelle comme extrêmement déplaisante, sinon traumatique, les femmes ont une estime d’elles-mêmes diminuée après leur entrée dans la prostitution et préfèreraient fortement quitter la prostitution pour une activité différente aux revenus similaires.
Les résultats collectés par cette étude suggèrent qu’alors que certaines femmes entrent dans la prostitution pour payer leur consommation de drogue ou d’alcool, elles consomment également ces substances une fois dans la prostitution pour se détacher émotionnellement et faire face à la peur de souffrir dans la prostitution.
Les implications pratiques de ces résultats pour les psychothérapeutes, assistantes sociales et les conseillers en toxicomanie sont discutées.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1300/J189v02n03_10?src=recsys

Dépression, symptômes anxieux et consommation de substances illicites des personnes en situation de prostitution faisant partie d’une organisation non-gouvernementale au KwaZulu-Natal en Afrique du Sud

CONTENU DE LA THÈSE : Contextualisation : La prostitution est une occupation à hauts risques pour la santé mentale puisque les personnes en situation de prostitution sont exposées à de forts taux de violence, à la coercition sexuelle, à la stigmatisation et au sida.
OBJECTIF : Déterminer la prévalence des symptômes dépressifs et anxieux, et de la consommation de substances illicites chez les personnes en situation de prostitution.
MÉTHODE : Tous les hommes et femmes en situation de prostitution faisant partie de L’Initiative de Santé du Sisonke, une organisation non-gouvernementale à but non lucratif ont répondu à un questionnaire transversal sur trois mois. Un questionnaire socio-démographique, un questionnaire d’auto-déclaration (SRQ 20), un questionnaire de santé (PHQ 9) et le questionnaire de dépistage de la consommation d’alcool, de tabac et de substances de l’OMS (ASSIST V3.0) ont été soumis.
RESULTATS : Un total de 155 participants a été questionné. La majorité d’entre eux étaient des femmes (n=150, 96.8%), noir.e.s (n=147, 94,8%) et 94 (60.6%) avaient entre 18 et 30 ans. 101 d’entre eux (65.2%) n’ont pas terminé leur éducation au lycée. Il n’y a pas de lien établi entre les caractéristiques socio-démographiques et la prévalence des symptômes dépressifs et anxieux.
La prévalence des symptômes anxieux et dépressifs rapportés par les questionnaires SRQ 20 et PHQ 9 étaient de 78.4% et 80.9% respectivement. Environ 40% des sondés ont rapporté avoir eu des pensées suicidaires dans l’année précédant l’étude.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/20786190.2016.1272247?src=recsys

Les connections entre les problèmes de santé mentale, les expériences violentes et le milieu social de la « Promenade » avec des comportements à risques au sida pour les femmes en situation de prostitution de rue

RÉSUMÉ : Cette étude examine les connections entre la santé mentale, les agressions et les comportements à risques au sida parmi un groupe de 278 femmes en situation de prostitution de rue à Miami. Grâce à la stratégie d’échantillonnage ciblée, les femmes en situation de prostitution consommant de la drogue ont été incluses dans un programme de recherche sur la prévention du sida.
Les résultats ont été collectés par des interviewers entrainés, et se focalisent sur la consommation de drogue, le risque de contraction du sida, la maltraitance infantile, les agressions récentes et la santé mentale.
Plus de la moitié des participantes ont rapporté avoir subi des agressions sexuelles (53.1%) et physiques (51.1%) durant l’enfance. 37.4% ont rapporté des symptômes d’anxiété modérée à sévère, et 52.9%ont rapporté des symptômes dépressifs modérés à sévères. 
Des analyses de régression logistique ont démontré un lien significatif entre les problèmes de santé mentale et la pratique récente d’actes sexuels vaginaux ou oraux non protégés.
Des élaborations de programme et les implications politiques de ces résultats sont discutées.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1300/J056v17n01_03?src=recsys

Risque de contraction du sida pour les femmes en situation de prostitution à Miami : l’impact des agressions violentes et des maladies mentales non traitées

RÉSUMÉ : Les femmes en situation de prostitution de rue constituent une population vulnérable à l’exposition au sida, puisqu’elles sont souvent empêtrées dans des consommations chroniques de drogue, sont exposées à des risques sexuels, à l’absence de domicile fixe et à des agressions violentes.
Cette étude examine les contributions spécifiques des agressions et facteurs traumatiques sur la santé mentale et les comportements sexuels à risque, tout en considérant l’impact des facteurs de risques environnementaux.
Grâce à la stratégie d’échantillonnage ciblée, nous avons recruté 562 femmes en situation de prostitution à Miami dans un programme d’étude clinique. La prévalence de maltraitances au cours de leur vie était extrêmement élevée à 88%. Près de la moitié des faits de maltraitance ont eu lieu avant l’âge de 18 ans, tandis que 34% ont rapporté avoir subi de violentes altercations dans leurs relations amoureuses ou avec des clients dans les 90 jours précédant l’étude.
Les maladies mentales sévères étaient assez courantes, avec 74% des sondées rapportant des symptômes dépressifs, anxieux et de stress traumatique sévères. Pour celle ayant des antécédents de maltraitance, les maladies mentales sévères semblaient servir d’intermédiaire entre le trauma et les comportements sexuels non protégés.
La prise en charge de la santé mentale des femmes en situation de prostitution semblerait être un élément essentiel pour prévenir la transmission du sida, et devrait faire partie des services proposés aux femmes en situation de prostitution.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09540121.2011.630342?src=recsys

Risque de contamination au sida, séropositivité et indicateurs d’infection chez les femmes en situation de prostitution sans domicile fixe ou avec à Miami en Floride.

RÉSUMÉ : Bien que l’absence de domicile a été fréquemment associée avec la consommation de substances illicites, et a été établie comme un indicateur de risque de contamination au sida parmi les consommateurs de drogue, on sait peu de choses sur l’impact de l’absence de domicile sur le risque de contamination au sida pour les femmes en situation de prostitution.
Cette analyse a donc recherché le lien entre l’absence de domicile et le risque sexuel en interrogeant une population de 485 femmes en situation de prostitution recrutées dans un programme de prévention du sida à Miami en Floride. 41.6% des sondées ont déclaré être présentement sans domicile fixe.
Les résultats ont indiqué qu’en comparaison avec les femmes en prostitution possédant un logement, bien plus de femmes sans domicile fixe étaient des consommatrices régulières d’alcool et de cocaïne, et que leur dernier mois d’activité prostitutionnelle comptait un bien plus grand nombre de rapports vaginaux et oraux, que les rapports étaient beaucoup moins protégés, et qu’il y avait davantage de rapports effectués alors qu’elles étaient sous l’influence de drogues.
Parallèlement, une proportion significativement plus grande de femmes sans abris rencontrait des clients qui refusaient de porter des préservatifs par rapport aux femmes ayant un domicile.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09540120410001716397?src=recsys

Criminalisation, légalisation ou décriminalisation de la prostitution : ce que les femmes en situation de prostitution disent à San Francisco

RÉSUMÉ : La prostitution est un délit pénal à San Francisco (États-Unis) et les militants ont jusqu’à présent fait campagne sans succès pour la décriminaliser. 
Certains groupes avancent que le mouvement de décriminalisation ne représente pas la voix des professionnels du sexe marginalisés. 
À l’aide de données qualitatives et quantitatives issues de l’étude réalisée par l’équipe d’évaluation environnementale des professionnelles du sexe, nous avons analysé les perspectives et les expériences de plusieurs prostituées concernant le statut juridique du commerce du sexe et l’impact du droit pénal sur leurs expériences professionnelles. 
Quarante femmes ont collaboré à la phase qualitative en 2004 et 247 à la phase quantitative en 2006-2007. Dans l’ensemble, les participantes à l’étude semblaient préférer une solution hybride de légalisation et décriminalisation. 
La majorité d’entre elles souhaitaient une abrogation des textes qui criminalisent la prostitution afin de créer un environnement politique et social qui leur donnerait des droits et où elles pourraient demander de l’aide si elles sont victimes de violences.
Les groupes de plaidoyer doivent étudier quels compromis les prostituées sont prêtes à faire pour garantir la sécurité de leurs conditions de travail et les mêmes protections juridiques accordées à d’autres travailleurs. Ils doivent aussi mieux comprendre les besoins immédiats des plus marginalisées et comment y répondre par la décriminalisation.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1016/S0968-8080%2809%2934469-9?src=recsys

Prévalence de troubles psychologiques et leur lien avec le port du préservatif et les comportements de prévention de contamination au sida chez les femmes en situation de prostitution à Hong Kong

RÉSUMÉ : La présente étude a recherché la prévalence de troubles psychologiques et leur lien avec les comportements de prévention de contamination au sida pertinents chez les femmes en situation de prostitution. Une étude anonyme transversale a eu lieu.
Avec un exercice de cartographie, 293 femmes chinoises en situation de prostitution ont été recrutées dans un quartier rouge de Hong Kong.
Les résultats ont montré une forte prévalence de trouble psychologiques parmi elles : consommation de substances illicites (40.4%), symptômes dépressifs (53.9%), tendances à l’automutilation (34-38%), faible estime de soi (48%-52%) et vision pessimiste du futur (46-47%).
L’utilisation irrégulière du préservatif était courante (51% avec les clients, 23% avec des partenaires d’un soir, et 73% avec les conjoints). Plus de 70% des sondées n’avaient pas utilisé de service de prévention du sida depuis plus de 6 mois.
Des analyses à variables multiples ont indiqué que les problèmes psychologiques étaient associés de façon significative avec l’utilisation irrégulière du préservatif et le non-recours aux services de prévention.
Le pauvre bien-être psychologique des femmes en situation de prostitution a des implications importantes sur la santé publique. Des services professionnels pertinents devraient être fournis, accompagnés d’efforts pour la prévention du sida.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09540120903431314?src=recsys

Prostitution au Kenya, nombre de clients et risques associés : une étude préliminaire

RÉSUMÉ : Au Kenya en 1999, on estimait que 6,9% des femmes avaient eu des relations sexuelles contre de l’argent, des cadeaux ou des faveurs pendant l’année précédente.
En 2000 et 2001, en collaboration avec des prostituées qui avaient formé un réseau de groupes d’auto-assistance, nous avons mené une enquête auprès de 475 prostituées dans quatre villes rurales et trois bidonvilles de Nairobi, afin de déterminer pourquoi elles se prostituaient, le nombre de leurs clients et les risques auxquels elles étaient exposées. 
Les participantes ont été identifiées par un réseau de contacts sociaux dans les sept centres.
La plupart des femmes (88%) travaillaient dans des bars, des hôtels, des gares d’autobus et des discothèques ; 57% vivaient avec un partenaire stable et presque 90% avaient des enfants à charge.
Le mois précédant l’enquête, 17% avaient été battues et 35% violées par des clients. Les grossesses non désirées étaient fréquentes ; 86% avaient avorté au moins une fois.
Comparées avec les prostituées rurales, celles des bidonvilles étaient plus jeunes (âge médian 22 contre 26), voyaient davantage de clients (valeur médiane 9 contre 4 par semaine) et leur activité rapportait davantage (jusqu’à 63-90€ contre 12€ par semaine).
Il est vital d’étudier des questions comme les sources alternatives de revenus, la sécurité des prostituées et les conditions qui rendent la prostitution nécessaire. Le nombre de clients et la nature du travail sexuel ont des conséquences évidentes sur la politique de prévention du VIH/SIDA.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1016/S0968-8080%2804%2923125-1?src=recsys

Santé psychologique et transmission du sida chez les femmes en situation de prostitution : un commentaire méthodique et une méta-analyse

RÉSUMÉ : Les interventions de prévention du sida pour les femmes en situation de prostitution ont tendance à cibler les facteurs cognitifs pour changer leurs comportements, mais on ne prête pas vraiment attention aux facteurs psychologiques qui influencent le comportement des femmes dans la prostitution. Ce commentaire a pour but d’explorer les associations entre la santé psychologique des femmes en situation de prostitution et le risque de contracter le sida.
Un total de 8 études publiées en anglais avant Juillet 2013 ont été identifiées et commentées. Les femmes en situation de prostitution ont rapporté des troubles psychologiques, incluant la dépression, les pensées suicidaires, ainsi qu’une faible qualité de vie, et la prévalence moyenne des soupçons d’une dépression s’élevaient à 62.4%.
La majorité des études ont montré que des taux plus élevés de problèmes psychologiques étaient associés avec des comportements plus à risques vis-à-vis de la contraction du sida, en particulier l’utilisation irrégulière du préservatif. Parmi les 5 études qui ont mesuré les symptômes dépressifs, 4 ont documenté le fait que ces derniers étaient significativement associés avec l’utilisation irrégulière du préservatif parmi les femmes en situation de prostitution avec leurs clients et/ou partenaires. Ces observations ont ensuite été confirmées avec une méta-analyse utilisant un modèle à effets fixes (odds ratio = 2.57, °p<0.001).
Ce commentaire conclue que les interventions de prévention du sida devraient prendre la santé mentale des femmes en situation de prostitution en considération.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09540121.2016.1139038?src=recsys

Coercition sexuelle, risque lié au sida et santé mentale des femmes en situation de prostitution en Chine

RÉSUMÉ : Nous avons effectué cette étude afin d’examiner le lien entre les comportements de coercition sexuelle avec risque lié au sida et les tentatives et pensées suicidaires des femmes en situation de prostitution de Guangxi, en Chine.
454 femmes en situation de prostitution réparties entre 57 établissements (incluant des salons de shampoing, des salons de massages et des restaurants) ont été interrogées entre Mars et Mai 2004. 15% des femmes ont rapporté avoir été forcées à avoir des rapports sexuels dans les 6 mois précédent l’enquête. La prévalence des tentatives et pensées suicidaires durant les 6 derniers mois étaient de 8.4% et de 14.3% respectivement.
La coercition sexuelle était associée de façon significative avec à la fois une augmentation des taux de comportements sexuels à risques de contamination au sida et des taux de tentatives et pensées suicidaires chez les femmes en situation de prostitution.
Par conséquent, en plus des campagnes de sensibilisation et des programmes d’intervention, des efforts devraient être fournis afin de réduire l’exposition des femmes en situation de prostitution à la coercition sexuelle et d’améliorer leur santé mentale.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/07399330701465226?src=recsys

Menaces pendant l’activité prostitutionnelle et association avec la santé mentale chez les jeunes prostituées à Hong Kong

RÉSUMÉ : Les jeunes personnes en situation de prostitution sont confrontées à des menaces importantes pendant l’activité prostitutionnelle. La présente étude transversale a examiné différents niveaux de menaces (c’est-à-dire les menaces pour la vie et la santé, les menaces à l’humanité de la personne, les menaces pour le contrôle du travail et la sécurité financière, et les menaces pour l’avenir) vécues par 87 femmes en situation de prostitution (âgées de 16 à 25 ans) à Hong Kong, et a identifié leur association avec la santé mentale (c’est-à-dire le bien-être psychologique) ainsi que d’autres facteurs, notamment les traumatismes subis pendant l’enfance, l’auto-efficacité (confiance en soi), l’espoir et le soutien social. Les résultats ont montré que les participantes ont été confrontées à un nombre important de menaces.
Plus de la moitié d’entre elles ont déclaré avoir eu un préservatif enlevé par des clients lors de leurs relations sexuelles (51,7 %) ; ou avoir été humiliés par des clients (51,7 %). En raison de l’activité prostitutionnelle, environ un quart (25,3 %) ont eu une maladie sexuellement transmissible, et respectivement 10,3 % et 12,6 % ont eu un avortement et une grossesse non désirée.
La majorité d’entre elles ont eu des amis qui ont découvert qu’elles se livraient à la prostitution (72,4 %).

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/09540121.2018.1435847?src=recsys&

Âge à l’entrée dans la prostitution : Lien avec la consommation de drogues, l’ethnie, le suicide, le niveau d’éducation, les abus dans l’enfance et les expériences familiales

RÉSUMÉ : Cette étude cherche à explorer les facteurs liés à l’âge au moment de l’entrée dans la prostitution. Les participantes étaient 389 femmes arrêtées pour prostitution qui avaient suivi un programme de réorientation.Les femmes qui ont commencé à se prostituer alors qu’elles étaient mineures étaient plus souvent afro-américaines, déclaraient avoir un membre de leur famille ayant un problème de toxicomanie, avaient des antécédents de tentatives de suicide et n’avaient pas terminé leurs études secondaires (collège ou lycée). L’âge au moment de la première consommation de drogue a une incidence significative sur l’âge déclaré au moment de l’entrée dans la prostitution. Les principaux domaines d’intervention devraient comprendre l’amélioration des liens avec l’école et la prévention de la toxicomanie chez les adolescents, en particulier chez les Afro-Américains.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/10911359.2012.655583?src=recsys

Étude qualitative sur l’expérience de la douleur chronique chez les prostituées

CONTEXTE : La prévalence de la douleur chronique auto-déclarée chez les adultes canadiens est d’environ une personne sur cinq. Il a été démontré que la marginalisation et les addictions compliquent la douleur chronique chez les populations vulnérables. Cette étude visait à comprendre l’expérience de la douleur chronique chez les prostituées du quartier Downtown Eastside de Vancouver. 
MÉTHODES : Cette étude a utilisé une analyse qualitative exploratoire avec des entretiens approfondis et semi-structurés. Les membres de PACE Society (association de soutien aux prostituées à Vancouver) qui se sont identifiées comme étant prostituées de survie, actuelles ou anciennes, et qui ont connu une expérience de douleur chronique connue des agents de soutien de PACE ont été invités à participer à l’étude. Les entretiens ont été menés, enregistrés et transcrits. Les enquêteurs se sont réunis pour lire les transcriptions et discuter des thèmes émergents. Le processus s’est poursuivi jusqu’à ce qu’aucun nouveau thème ne soit observé.
RÉSULTATS : Les participantes étaient âgés de 42 à 56 ans et se sont toutes identifiées comme étant des femmes et des prostituées de survie. Onze des treize entretiens ont été analysés pour en dégager des thèmes. La consommation de drogues pour la gestion de la douleur, qu’elles soient prescrites ou illicites, était le thème le plus important.

Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26691777/

RECHERCHES SUR LA PORNOGRAPHIE

Comparaison de la santé mentale des « actrices » pornographiques et des jeunes femmes de la population en général en Californie

RÉSUMÉ : Cette étude a comparé l’état de santé mentale et la dépression actuelle déclarés par les « actrices » pornographiques et d’autres jeunes femmes. Une enquête en ligne transversale structurée, adaptée de la California Women’s Health Survey (CWHS), a été auto-administrée à un échantillon de 134 prostituées pornographiques via Internet. Des analyses bivariées et multivariées ont été utilisées pour comparer les données concernant ces femmes avec celles de 1 773 femmes d’âge similaire ayant répondu à l’enquête CWHS de 2007. Les principaux résultats ont été l’état de santé mentale auto-déclaré, mesuré à l’aide des questions sur la qualité de vie de l’instrument de base de l’enquête de surveillance des facteurs de risque comportementaux, et la dépression actuelle, mesurée à l’aide du huitième questionnaire sur la santé des patients. Les participantes ont déclaré une moyenne de 7,2 jours de mauvaise santé mentale au cours des 30 derniers jours, contre 4,8 jours pour les répondants de l’enquête CWHS, et 33 % ont répondu aux critères de la dépression actuelle, contre 13 % des répondants de l’enquête CWHS (p<.01). Dans leur enfance, les « actrices » pornographiques étaient plus susceptibles d’avoir été victimes de rapports sexuels forcés (37 % contre 13 % des répondants de l’enquête CWHS), d’avoir vécu dans la pauvreté (24 % et 12 %) et d’avoir été placés dans des foyers d’accueil (21 % et 4 %) (p<.01). Au cours des 12 derniers mois, 50 % des artistes ont déclaré vivre dans la pauvreté et 34 % ont déclaré avoir subi des violences domestiques, contre 36 % et 6 %, respectivement, des répondants de l’enquête CWHS (p<.01). À l’âge adulte, 27 % des prostituées ont été victimes de rapports sexuels forcés, contre 9 % des répondants de l’enquête CWHS (p<.01). Les « actrices » ont une santé mentale nettement moins bonne et un taux de dépression plus élevé que les autres femmes californiennes du même âge.

Lien : https://www.researchgate.net/publication/51184029_Comparison_of_the_Mental_Health_of_Female_Adult_Film_Performers_and_Other_Young_Women_in_California

Agression et comportement sexuel dans les vidéos de pornographie les plus vendues : Une mise à jour de l’analyse du contenu

RÉSUMÉ : Cette étude a analysé le contenu des vidéos pornographiques les plus vendues et a constaté que 88 % des scènes contenaient une agression physique et 48 % une agression verbale.

Extrait : Cette étude actuelle analyse le contenu de vidéos pornographiques populaires, avec pour objectifs de mettre à jour les représentations d’agression, de dégradation et de pratiques sexuelles et de comparer les résultats de l’étude à ceux d’études antérieures d’analyse de contenu. Les résultats indiquent des niveaux élevés d’agressivité dans la pornographie, tant sous forme verbale que physique. Sur les 304 scènes analysées, 88,2 % contenaient une agression physique, principalement des fessées, des bâillons et des gifles, tandis que 48,7 % des scènes contenaient une agression verbale, principalement des insultes. Les auteurs de l’agression étaient généralement des hommes, tandis que les cibles de l’agression étaient majoritairement des femmes. Les cibles ont le plus souvent montré du plaisir ou ont réagi de manière neutre à l’agression.

Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20980228/

La pornographie, les différences individuelles de risque et l’acceptation par les hommes de la violence à l’égard des femmes dans un échantillon représentatif

RÉSUMÉ : Cette étude a mis en évidence une association globalement positive entre la consommation de pornographie et l’acceptation de la violence envers les femmes ; et a constaté que cette association est en grande partie due aux hommes présentant un risque relativement élevé d’agression sexuelle, amplifié par une consommation fréquente de pornographie.

Extrait : Sur la base du modèle de confluence de l’agression sexuelle, nous avons émis l’hypothèse que les différences individuelles de risque d’agression sexuelle modèrent l’association entre
l’utilisation de la pornographie et les attitudes favorisant la violence à l’égard des femmes. Cette hypothèse est conforme aux conclusions d’une récente méta-analyse qui a indiqué une telle association positive entre l’utilisation de la pornographie et les attitudes. Toutefois, cette méta-analyse a également révélé un degré élevé d’hétérogénéité entre les études, ce qui suggère l’existence de variables modératrices cruciales. Malheureusement, la littérature disponible incluse dans cette méta-analyse n’a pas permis d’identifier la base d’une telle modération. Pour tester pleinement notre hypothèse de différences individuelles, la modération et les hypothèses connexes nécessitent un échantillon représentatif. Heureusement, un échantillon unique représentatif au niveau national d’hommes américains ayant suivi une quelconque forme d’enseignement post-universitaire, que nous avons obtenu en 1984-85, a permis de tester nos prédictions. Les participants avaient
des questionnaires remplis anonymement qui comprenaient des éléments relatifs à la consommation de pornographie, aux attitudes à l’égard de la violence contre les femmes et à d’autres mesures évaluant les facteurs de risque mis en évidence par le modèle Confluence. Comme prévu, si nous avons constaté une association globalement positive entre la consommation de pornographie et les attitudes, un examen plus approfondi a montré qu’elle était modérée par les différences individuelles. Plus précisément, comme prévu, cette association s’est avérée être largement due aux hommes présentant un risque relativement élevé d’agression sexuelle et qui étaient des consommateurs relativement fréquents de pornographie. Les résultats aident à résoudre les incohérences dans les
et sont conformes non seulement à la recherche expérimentale sur les attitudes, mais aussi aux études expérimentales et non expérimentales évaluant la relation entre
la consommation de pornographie et les comportements sexuellement agressifs.

Lien : https://link.springer.com/article/10.1007/s11199-011-0082-6

Comportements à risque pour la santé des adolescents coréens et leurs relations avec les structures psychologiques sélectionnées

RÉSUMÉ : Cette étude a révélé que le visionnement de pornographie est lié à une plus faible estime de soi chez les adolescents coréens.

Extrait : L’étude explore les comportements négatifs de la santé (NHB) des adolescents coréens, y compris les facteurs affectant leurs NHB, et présente un modèle de corrélation substantielle entre les NHB et les facteurs psychologiques. 2 124 adolescents (âgés de 14 à 18 ans) sélectionnés au hasard dans des collèges et des lycées de Séoul ont été interrogés. Quatre instruments en version coréenne ont été utilisés pour identifier les NHB et les constructions psychologiques : Enquête sur la santé des adolescents, échelle du locus de contrôle de la santé (HLC), échelle d’estime de soi et échelle d’auto-efficacité. Les Ss présentaient une forte prévalence de tabagisme, de consommation d’alcool, de mauvaises habitudes alimentaires et de visionnage de pornographie, mais une très faible prévalence de rapports sexuels et de consommation de drogues illégales (UDI). Le HLC était significativement corrélé avec le manque d’exercice (LoE), l’UDI, la consommation d’alcool et le tabagisme. L’estime de soi est fortement corrélée aux problèmes d’alimentation, à la consommation de drogues illicites, à la consommation d’alcool, au manque d’exercice, à la consommation de pornographie et aux problèmes de santé mentale. Le manque d’exercice, les problèmes de santé mentale et la consommation d’alcool sont également statistiquement corrélés avec l’auto-efficacité. Le modèle de corrélation de la relation entre les BNH et les facteurs psychologiques est bien adapté. L’étude fournit des informations importantes et nouvelles sur les adolescents coréens relativement peu étudiés et peut influencer le développement d’une meilleure éducation à la santé.

Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11587914/

Comportement sexuel des jeunes hommes en Suède et impact de la pornographie

RÉSUMÉ : – La moitié des jeunes hommes de cette étude suédoise ont déclaré que la pornographie avait inspiré leur comportement sexuel.
– La moitié des jeunes hommes en Suède qui utilisaient la pornographie se livraient à des comportements sexuels à risque et un quart d’entre eux avaient une maladie sexuellement transmissible.

Extrait : Le but était d’enquêter sur le comportement sexuel chez les jeunes hommes (n = 300), en visitant une clinique génito-urinaire en Suède, en se concentrant sur l’impact de la pornographie. Presque tous, 98% (n = 292) se sont déclarés hétérosexuels. L’âge moyen au premier rapport sexuel était de 16 ans et à cette occasion, 64% (n = 187) utilisaient un type de contraceptif, principalement un préservatif. Tous, 99% (n = 296) avaient consommé de la pornographie et 53% (n = 157) estimaient que la pornographie avait un impact sur leur comportement sexuel; ils s’en sont inspirés. Environ la moitié (n = 161) avaient eu des relations sexuelles anales. Parmi ceux-ci, 70% (n = 113) l’avaient eu plus d’une fois et 84% (n = 133) pouvaient imaginer le refaire. Seulement 17% (n = 28) ont toujours utilisé un préservatif dans cette situation. Un sur quatre (n = 70) avait eu au moins une maladie sexuellement transmissible. La faible utilisation des préservatifs lorsque les hommes hétérosexuels ont des relations sexuelles anales pourrait avoir de graves conséquences sur la propagation des maladies sexuellement transmissibles.

Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15339365/

L’expérience des épouses concernant l’utilisation de la pornographie par leurs maris et la tromperie concomitante comme menace d’attachement dans la relation adulte-pair

RÉSUMÉ : Cette étude d’entrevue a révélé que l’utilisation de la pornographie est liée à des sentiments d’infidélité et à l’érosion du lien d’attachement dans les relations de couple.

Extrait : Il est de plus en plus évident que l’utilisation de la pornographie peut avoir un impact négatif sur la confiance liée à l’attachement dans la relation de couple adulte. Nous avons utilisé une méthodologie qualitative pour comprendre les implications sur l’attachement de l’utilisation de la pornographie par un partenaire et de la tromperie concomitante. Une équipe d’analyse qualitative a analysé les entretiens de 14 femmes dans des relations de couple idéalisant l’attachement en thérapie de couple pour l’usage pornographique de leur partenaire. Les analyses ont révélé trois impacts liés à l’attachement de l’utilisation de la pornographie par les maris et de la tromperie: (1) le développement d’une ligne de faille d’attachement dans la relation, découlant de l’infidélité de l’attachement perçue; (2) suivi d’un élargissement de la fracture de l’attachement résultant du sentiment de distance et de déconnexion des épouses par rapport à leur mari; (3) aboutissant à l’éloignement de l’attachement du sentiment d’être émotionnellement et psychologiquement dangereux dans la relation. Dans l’ensemble, les épouses ont signalé une méfiance indiquant une rupture de l’attachement. En nous basant sur ces données, nous construisons un modèle des effets de l’utilisation de la pornographie et de la tromperie concomitante dans la relation de liaison de paire fondée sur l’attachement.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/10720160903202679?journalCode=usac20

Caché dans la honte: Expériences d’hommes hétérosexuels sur l’autoperception de l’utilisation problématique de la pornographie.

RÉSUMÉ : Cette étude qualitative a analysé la manière dont les hommes aux habitudes problématiques pornographique discutent des effets de leur utilisation. L’analyse a montré que leur utilisation est associée à la culpabilité et à la honte, à une objectivation accrue, à un dysfonctionnement sexuel, à des attentes malsaines en matière de sexualité et à une moins bonne estime de soi et à une moins bonne santé mentale.

Extrait : L’augmentation rapide de la disponibilité de la pornographie a donné au monde un accès instantané à une offre vaste et diversifiée de matériel pornographique. Bien qu’il soit possible pour les deux sexes d’avoir une relation problématique avec la pornographie, la grande majorité des consommateurs de pornographie en ligne qui s’identifient comme accros à la celle ci sont des hommes hétérosexuels. Cet article vise à examiner les expériences d’hommes hétérosexuels adultes avec une utilisation problématique de la pornographie en Nouvelle-Zélande. Un total de 15 hommes hétérosexuels ont été recrutés via la publicité, sensibilisation sur les médias sociaux et bouche à oreille pour participer à des entrevues sur leurs habitudes de consommation de pornographie problématiques auto-perçues. Une analyse thématique inductive basée sur les données a été menée pour explorer les différentes façons dont les hommes parlaient de leur utilisation. La principale raison pour laquelle les hommes ont gardé le visionnage de pornographie caché du monde était à cause d’un sentiment de culpabilité et de honte qui les accompagnent inévitablement. La pornographie a commencé à éroder leur sentiment d’autonomie lorsque les hommes ont perdu le contrôle de leur utilisation, ce qui a sous-tendu l’aspect central de leur utilisation problématique. Au fil du temps, les hommes ont perçu que la pornographie avait abouti à des attentes irréalistes en matière de sexe et de sexualité, la façon dont ils voyaient les femmes, et conduit à une fonction sexuelle diminuée. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour utiliser des stratégies qui pourraient offrir des alternatives à l’utilisation problématique de la pornographie ou des interventions qui aident les individus à apprendre à répondre de manière productive aux déclencheurs affectifs d’inconfort qui déclenchent cette consommation compulsive de pornographie.

Lien : https://psycnet.apa.org/record/2019-39479-001

Pornographie et qualité des relations : établissement d’un modèle dominant en examinant l’utilisation de la pornographie et 31 mesures de la qualité des relations dans 30 enquêtes nationales

RÉSUMÉ : En analysant les données de 30 enquêtes représentatives au niveau national, cette étude a révélé que l’utilisation de la pornographie était associée à une qualité de relation moindre, voire nulle, et n’était pratiquement jamais associée à une meilleure qualité relationnelle. Cela était vrai pour les hommes et les femmes, ainsi que pour les participants mariés et non mariés.

Extrait : De nombreuses études ont examiné l’association entre l’utilisation de la pornographie et diverses mesures de la qualité des relations. Cependant, les chercheurs ont également souligné les limites de nombreuses études de ce type, notamment les résultats incohérents pour les hommes et les femmes, les échantillons non représentatifs et les mesures biaisées négativement qui pourraient aboutir à des résultats trompeurs. L’objectif de cette étude était d’établir un modèle dominant dans l’association entre l’utilisation de la pornographie et la qualité des relations d’une manière qui atténue ces problèmes. Les données ont été tirées de 30 enquêtes représentatives au niveau national, qui comprennent ensemble 31 mesures de la qualité des relations : enquêtes sociales générales 1973-2018 (1 mesure répétée) ; étude Portraits de la vie américaine 2006 (13 mesures) ; étude Nouvelles structures familiales 2012 (12 mesures) ; et enquête Relations en Amérique 2014 (5 mesures). Cela a permis de réaliser 57 tests indépendants examinant l’association entre l’utilisation de la pornographie et les résultats des relations pour les Américains mariés et 29 tests indépendants pour les Américains non mariés. En plus des associations bivariées, des modèles de régression complète ont été estimés avec des contrôles sociodémographiques et des termes d’interaction pour le sexe. Pour les Américains mariés et non mariés, l’utilisation de la pornographie n’était pas associée ou était associée négativement à presque tous les résultats des relations. Les associations significatives étaient pour la plupart de faible ampleur. À l’inverse, à une exception près, la consommation de pornographie n’a jamais été associée positivement à la qualité des relations. Les associations n’étaient qu’occasionnellement modérées en fonction du sexe, mais dans des directions incohérentes. Bien que cette étude ne fasse aucune déclaration sur la causalité, les résultats ont clairement affirmé que, dans les cas où le fait de regarder de la pornographie est associé à la qualité de la relation, c’est presque toujours un signe de mauvaise qualité de la relation, pour les hommes et les femmes.

Lien : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/31897829/

Soutien des hommes par leurs pairs et agression sexuelle : La relation entre la participation sportive des lycéens et les comportements sexuels prédateurs

RÉSUMÉ : Cette étude indique que la fréquence de la consommation de pornographie est un prédicteur important de la perpétration d’actes de violence sexuelle.

Extrait : L’étiologie du lien entre la participation sportive de haut niveau et les agressions sexuelles a été expliquée à l’aide de la théorie du soutien par les pairs masculins (MPS), bien que la recherche soit datée et repose largement sur la participation sportive universitaire. La présente étude évalue la relation entre la participation rétrospective à des sports d’équipe de haut niveau dans les lycées et la violence à l’égard des femmes en utilisant les réponses à une enquête menée auprès d’un échantillon de 280 hommes en licence dans une université publique du nord-ouest du Pacifique. Les résultats de modèles de régression multivariés indiquent que la participation rétrospective à des sports d’équipe de haut niveau n’est pas un prédicteur significatif d’agression sexuelle, une fois que d’autres facteurs théoriques ont été pris en compte dans les analyses. L’approbation des mythes du viol, l’encouragement accru des pairs de sexe masculin à adopter un comportement inadapté, la fréquence de la consommation de pornographie, l’appartenance à une fraternité et les habitudes problématiques de consommation d’alcool prédisaient un comportement sexuel prédateur. Les programmes de prévention devraient cibler les populations à risque et les groupes de pairs exclusivement masculins, en mettant l’accent sur les comportements qui favorisent la violence à l’égard des femmes.

Lien : https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/13552600.2020.1733111?journalCode=tjsa20

Attitudes et fantasmes des femmes sur le viol en fonction de leur exposition précoce à la pornographie

RÉSUMÉ : Bien que l’on ait beaucoup appris sur la manière dont des forces sociales telles que la pornographie peuvent façonner ou diriger la violence sexuelle des hommes contre les femmes, il existe peu de données empiriques sur la manière dont ces forces influent sur les attitudes et le comportement des femmes. Dans la présente étude, 187 étudiantes étudiantes ont répondu à un questionnaire concernant l’exposition dès leur enfance à la pornographie, les fantasmes sexuels actuels et l’approbation des attitudes de soutien au viol. L’exposition précoce à la pornographie était liée aux « fantasmes de viol » ultérieurs et aux attitudes favorables à la violence sexuelle contre les femmes. Les résultats ont été interprétés dans le contexte de la socialisation des femmes afin d’accepter l’agression sexuelle comme un événement sexuel/romantique.

Lien : https://www.researchgate.net/publication/249723406_Women’s_Attitudes_and_Fantasies_About_Rape_as_a_Function_of_Early_Exposure_to_Pornography

Quand les mots ne suffisent pas : La recherche de l’effet de la pornographie sur les femmes maltraitées

RÉSUMÉ : À l’aide de données recueillies auprès de 271 femmes participant à un programme pour femmes battues, cette étude examine si l’utilisation de la pornographie augmente la probabilité qu’une femme battue soit sexuellement abusée par son partenaire. L’analyse examine également si des facteurs individuels et certains facteurs désinhibiteurs, tels que la consommation d’alcool, atténuent ou exacerbent les effets de la pornographie sur la violence sexuelle. Les résultats d’une régression logistique indiquent que la consommation de pornographie augmente de manière significative les chances d’une femme battue d’être sexuellement abusée. Par rapport aux agresseurs qui ne consomment pas de pornographie et d’alcool, la combinaison de l’alcool et de la pornographie augmente effectivement les risques d’abus sexuels.

Lien : https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1077801203256003

« Utilisation de la pornographie dans les antécédents criminels et de développement des délinquants sexuels »

RÉSUMÉ : La présente étude a examiné l’exposition à la pornographie et son utilisation dans les antécédents familiaux, développementaux et criminels de 38 violeurs et 26 agresseurs d’enfants incarcérés au centre de traitement du Massachusetts. Alors que les deux groupes ont fait état d’une exposition similaire à la pornographie à la maison et pendant leur développement, les agresseurs d’enfants ont indiqué une exposition significativement plus importante que les violeurs à l’âge adulte et étaient significativement plus susceptibles d’utiliser ce type de matériel avant et pendant leurs délits et d’utiliser la pornographie pour soulager une impulsion à passer à l’acte. Les conclusions sont examinées en ce qui concerne l’ « hypothèse de la catharsis » et le rôle de la pornographie dans la commission d’infractions sexuelles pour certains types de violeurs et d’agresseurs d’enfants.

Lien : https://www.academia.edu/3577608/Use_of_Pornography_in_the_Criminal_and_Developmental_Histories_of_Sexual_Offenders

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Texte du Collectif Lutte et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation (CLHEE) d’Avril 2016 « Je suis très favorable à ce qu’on puisse accompagner cette vie intime, affective et sexuelle », déclarait Sophie Cluzel, ancienne secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées de Macron. Elle a par ailleurs annoncé avoir saisi le Comité consultatif national d’éthique. C’est…

Assistanat sexuel : « comment faire diversion, la stratégie politique du cul »

Le 21 juillet, nous recevons un mail d’Osez le féminisme et de la Clef. Elles nous rappellent que « lors de son discours à l’occasion de la Conférence nationale du handicap fin avril dernier, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les enjeux de la vie affective, amoureuse, intime et sexuelle des personnes en situation de handicap, annonçant alors le…

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