Collectif de Survivantes de la prostitution & de Feministes Radicales, en lutte contre l'exploitation sexuelle des filles et des femmes (GPA, Porno, Prostitution)
Assistanat sexuel : « comment faire diversion, la stratégie politique du cul »
Le 21 juillet, nous recevons un mail d’Osez le féminisme et de la Clef. Elles nous rappellent que « lors de son discours à l’occasion de la Conférence nationale du handicap fin avril dernier, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les enjeux de la vie affective, amoureuse, intime et sexuelle des personnes en situation de handicap, annonçant alors le lancement d’un plan d’action d’ici l’été. »
Il nous paraît important en tant que collectif de survivantes de la porno prostitution de partager ces informations afin de sensibiliser à cette forme d’exploitation sexuelle.
Depuis 2016, la France a fait le choix d’entreprendre la construction d’un modèle abolitionniste, dans lequel les femmes victimes de prostitution sont depenalisées, et les acheteurs pénalisés.
L’assistanat sexuel consiste à « accepter qu’une dérogation à la loi, qui ne pourra qu’en appeler d’autres, conduise à la fragilisation du combat contre l’exploitation des êtres humains et la marchandisation des corps, comme le rappelait le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, instance consultative placée auprès du Premier ministre, dans un communiqué de presse en 2020. »
Les organisations proxénètes tentent par tous les moyens de passer entre les mailles du filet, pour petit à petit imposer leur modèle, celui de notre exploitation sexuelle.
Comme nous l’avons déjà expliqué dans un article précédent, l’assistanat sexuel est discriminatoire pour les personnes en situation de handicap.
Pour compléter la réflexion sur le sujet, nous vous encourageons à lire ce texte de Elisa Rojas.
« Usant, fatiguant ce énième retour de l’assistance sexuelle sur le devant de la scène et de constater encore qu’il n’y a que deux sujets qui passionnent et excitent les personnes valides nous concernant :
1) Nous aider à mourir.
2) Nous aider à b*****
La mort, le sexe. Le sexe, la mort. Ou un peu sexe encore ? Ce sujet si délicieusement tabou [1]. C’est vrai que ça vous empêche de dormir de nous imaginer mourant de faim… sexuellement.
Vous nous excluez volontairement de votre imaginaire et par voie de conséquence de votre réalité amoureuse, affective et sexuelle. Vous ne nous laissez aucune place nul part et vous vous étonnez du résultat ?
Vous vous croyez supérieurs alors qu’à bien y regarder vos vies affectives et sexuelles ne sont pas des modèles et vous osez la ramener ?
Vous n’avez rien d’autre à proposer que la charité plus ou moins gratuite du cul pour ne pas vous remettre en question et ne pas avoir à faire face à votre propre lâcheté ?
Faut-il être puant, faut-il être de mauvaise foi, faut-il être suffisant pour voir dans l’assistance sexuelle une quelconque solution. Vous m’écœurez.
Occupez-vous de vos… affaires (ça nous fera des vacances) et commencez par faire votre propre petite introspection dans le domaine, ça pourra peut-être nous être utile un jour…
Tout ceci est d’autant plus pitoyable que pendant que vous faites une fixette sur nos problèmes sexuels au lieu de résoudre les vôtres (qui sont pourtant coton [2]), le gouvernement ment éhontément, s’assoit sur les recommandations de l’ONU, blesse ou intimide des manifestants handicapés et détruit le peu de droits que nous avons.
Pas besoin d’être Hercule Poirot pour comprendre qu’il a opportunément choisi de remettre le sujet sur le tapis pour créer l’écran de fumé dont qu’il lui fallait pour ne surtout pas parler de la politique menée.
Le but est atteint.
Les personnes handicapées vivent sous le seuil de pauvreté.
Les personnes handicapées n’ont pas de quoi subvenir à leurs besoins les plus élémentaires : se loger correctement, manger correctement, se soigner correctement.
Nombreuses sont celles qui n’ont pas de logement autonome ou vivent dans des lieux fermés ou peine à sortir de chez elles.
Elles ne peuvent pas accéder aux lieux publics, aux administrations, aux écoles, aux tribunaux, aux cabinets médicaux, aux commerces situés à proximité, aux cafés, aux bars, aux restaurant, aux cinémas, aux théâtres, aux clubs de sport ou de danse et à une grande partie des lieux de loisirs et de socialisation.
Elles n’ont pas assez d’heures d’aide humaine dans leur quotidien pour s’habiller, prendre leur douche, se déplacer.
Elles n’ont pas assez de soutien financier pour acquérir les meilleurs outils techniques qui pourraient leur faciliter la vie.
Elles ne trouvent pas de travail ou sont exploitées jusqu’à la corde ou freinées dans leurs carrières.
Elles galèrent pour tenir à l’école ordinaire et accéder aux études supérieures.
Elles sont infantilisées, méprisées, insultées, fliquées par tout le monde et en premier lieu par les services et administrations qui sont supposés les aider.
Elles sont suspectées constamment de ne pas être capables de connaître leurs besoins et de faire mauvais usage des aides et des prestations qu’on leur concède.
Elles subissent des discriminations réelles dans tous les domaines…
MAIS ! Hold on ! Madame Le Quesnoy – pardon Sophie Cluzel [3] – déclare dans le JDD la veille de la Conférence Nationale du handicap s’inquiéter pour notre vie sexuelle et tous les journalistes se jettent sur l’assistance sexuelle. Tout le reste, ce qui nous empêche vraiment de vivre, passe à la trappe.
Cynique, hypocrite, ignoble, lamentable, indécent mais bien joué… bien joué… »
NOTES
[1] Oui, je me répète… que voulez-vous, c’est le jeu ma pauv’ Lucette.
[2] Je vous l’ai dit, je le sais, j’ai des amis valides et je travaille avec eux aussi. Je ne vous raconte pas les dramas…
[3] Il n’est un secret pour personne que depuis le jour 1 Madame Cluzel a pour horizon ultime l’association Simon de Cyrène (du nom de l’homme qui a aidé le Christ à porter sa croix paraît-il) dont Elena Chamorro vous a dit tout le bien qu’elle pensait dans ce billet.
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Texte du Collectif Lutte et Handicaps pour l’Egalité et l’Emancipation (CLHEE) d’Avril 2016 « Je suis très favorable à ce qu’on puisse accompagner cette vie intime, affective et sexuelle », déclarait Sophie Cluzel, ancienne secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées de Macron. Elle a par ailleurs annoncé avoir saisi le Comité consultatif national d’éthique. C’estLire la suite « Nous ne sommes pas des «indésirables» : Contre l’Assistance sexuelle pour les personnes handicapées. »
Le 21 juillet, nous recevons un mail d’Osez le féminisme et de la Clef. Elles nous rappellent que « lors de son discours à l’occasion de la Conférence nationale du handicap fin avril dernier, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les enjeux de la vie affective, amoureuse, intime et sexuelle des personnes en situation de handicap, annonçant alors leLire la suite « Assistanat sexuel : « comment faire diversion, la stratégie politique du cul » »
Par Alys Harte, BBC Anna dit qu’on lui a tiré les cheveux, qu’on l’a giflée et qu’un homme lui a mis les mains autour du cou pendant les « rapports sexuels ». La violence lors de rapports sexuels dites « consensuels » est une pratique répandue, selon des activistes. Plus d’un tiers des femmes britanniques de moins de 40Lire la suite « Le « sexe violent », une « épidémie silencieuse » liée à la pornographie »
A l’intérieur du magazine, un reportage sur le tournage d’un film porno en banlieue parisienne. Pas n’importe lequel : un bukkake.
Le but, c’est que 40 mecs aspergent de sperme le visage d’une femme. C’est une pratique très demandée par les consommateurs, une spécialité comme une autre.
L’idée fantastique du réalisateur, c’est de convoquer des mecs des cités en rut pour gicler sur la fille, ravis de baiser gratuitement avec un argument mis en avant : on ne pourra pas les reconnaître avec leurs foulards et leurs capuches, car attention, ces hommes sont très soucieux de leur image, vous comprenez, la réputation, la famille, les employeurs, c’est important.
Andrea Dworkin a écrit un jour : « Pour une femme, l’amour se définit comme sa volonté de se soumettre à son propre anéantissement ». Remplacez « amour » par « émancipation » et vous avez le cœur de ce qui passe souvent pour du féminisme aujourd’hui : Tout peut être féministe, ou donne du pouvoir aux femmes, si elles le choisissent – surtout si cela a un rapport avec le sexe.
Je ne comprends pas vraiment non plus pourquoi les gens – spécialement des féministes – passent tant de temps et d’énergie à discuter trois pauvres films autoproclamés « féministes » qui pourraient éventuellement exister tout en ignorant les trois milliards et quelques images pornographiques misogynes qui existent bel et bien, elles.
Lust trouve donc Monica, une femme qui est à la fois pianiste et désireuse de réaliser ce fantasme concocté par Lust. Le problème est que Monica est nouvelle dans le porno et manque d’expérience, tandis que Lust engage un acteur porno masculin, ce qui donne lieu au sexe pornographique dégradant habituel …
Hefner voulait que Playboy incarne une révolution sexuelle, mais certaines des femmes qui l’ont connu personnellement et professionnellement affirment qu’il a institutionnalisé et normalisé leur exploitation et leur réduction à l’état d’objet.
Choisir le sadomasochisme, compte tenu de notre oppression, est un acte de profonde trahison. Les idées dont je parle ne sont pas nouvelles (voir les références à la fin de cet article), mais j’espère qu’elles constitueront un résumé utile qui pourra être utilisé par les féministes pour constater que la plupart des affirmations des sadomasochistes sont tout simplement fausses.
Lettre ouverte de « Jo », envoyée à Nordic Model Now. Cette lettre ouverte puissante et émouvante est adressée à tous les clients / prostitueurs du monde entier. « Les bons clients », acheteurs d’âmes. Ceci est pour les prostitueurs. Oui, vous qui souffrez du « syndrome du bon client » – vous qui pensez que vous êtes le bon clientLire la suite « Lettre ouverte à tous les « clients » de prostitution du monde entier »
Qu’est-ce que Wyylde ? Wyylde est un site porno-prostitutionnel. Il se présente comme un site libertin, mettant en relation et organisant les rencontres et soirées entre “pratiquants”. Après quelques recherches, nous avons découvert que Wyylde est le concurrent officiel de Jacquie et Michel, une “entreprise” porno française accusée de proxénétisme aggravé, traite d’êtres humains aggravée,Lire la suite « La face cachée de Wyylde »
For too many years, we, survivors of porn and prostitution, have been excluded from feminist struggles because we fight against the system that used to exploit us. In France, the Red Umbrella fund claims the full decriminalization of “sex” buying and pimping. During feminist protests, their members harass, assault and beat up women victims ofLire la suite « Under the red umbrellas, There is RAPE »
Survivantes de la prostitution et du porno, nous sommes depuis bien trop d’années exclues des luttes féministes car nous luttons contre le système qui nous exploitait. Les organisations proxénètes dont l’emblème est le parapluie rouge réclament la décriminalisation totale du proxénétisme. Lors des manifestations, elles harcèlent, tabassent et agressent des femmes victimes de l’exploitation sexuelle.Lire la suite « SOUS LES PARAPLUIES ROUGES, LE VIOL »
On entend partout qu’il faut savoir se vendre, vendre sa force de travail, sa matière grise, son savoir faire. Mais que faire quand personne n’en veut ? C’est là que le milieu intervient, profitant de la fragilité matérielle et affective des individus, rejetées par notre société et son fonctionnement élitiste. Le milieu offre à ces laissées-pour-compter l’illusion d’un monde meilleur où l’argent rend tout plus facile.
Il m’a fallu 31 ans pour comprendre tout cela et assimiler ce que j’ai vu de la part de mes collègues.
Quand elles se persuadent de leur autodétermination en disant : « j’ai été traitée comme une merde toute ma vie, alors autant que je gagne de l’argent avec ça ». Pour moi, à partir de ce moment-là, c’était fini.
L’actualité du moment concernant la pornocriminalité se divise en deux : les dangers du porno pour les enfants, et les dangers du porno pour les femmes. Côté protection des mineurs nous sommes face à un échec total. En revanche, pour ce qui est de la reconnaissance de la criminalité de cette industrie nous avançons fort.